Les Veillées d’une sœur

Les Veillées d’une sœur

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Désirée Martin. Les Veillées d’une sœur. Introduction et Notes de May Waggoner.

Désirée Martin voit le jour sur les bords du bayou Lafourche en 1830. Six mois plus tard, sa famille s’installe dans la ferme de son grand-père, à la Grande Pointe. Sa mère, de plus en plus rêveuse et mystique, voire instable, ayant perdu son mari lors d’une épidémie de choléra, pousse la jeune fille à entrer au couvent. Désirée, partagée, ne se sent pas née pour cette vocation. Sa mère insiste, et le 27 juillet 1846, elle entre au pensionnat du Couvent du Sacré-Cœur comme orpheline, développant grâce à ces sœurs son intellect et son esprit. En avril 1850, à l’âge de 19 ans, elle commence son postulat, et trois ans plus tard, le 24 mai 1853, elle prend l’habit.

Renonçant à ses vœux religieux vingt ans plus tard, Désirée retourne vivre au village où les mauvaises langues se délient rapidement. Elle est, après tout, une sœur défroquée et une vieille fille de 43 ans. Certains disent qu’elle avait quitté le couvent pour se marier, d’autres parce qu’elle était devenue folle ; on entend également dire qu’elle était malade, ou qu’elle a été expulsée à cause de sa « tête exaltée ». Il y en a même qui évoquent une fuite clandestine, d’autres parlent vaguement de 40 000 piastres offertes par la Supérieure pour des raisons mystérieuses. Désirée est profondément blessée par l’hostilité qu’elle rencontre à la Grande Pointe. Sous le poids de la censure, elle se comporte avec grâce en essayant de se justifier contre « les pauvres colporteurs de nouvelles » qui la critiquent. C’est dans ses Veillées qu’elle se réfugie et verse toute son âme, nous laissant un document précieux qui met à nu la vie psychologique d’une femme seule, perdue dans l’immensité d’une Louisiane isolée, rurale et profondément patriarcale.

Six months after her birth near bayou Lafourche in 1830, Désirée Martin’s family moved to her grandfather’s farm in Grande Pointe. This upheaval was soon followed by her father’s death due to a cholera epidemic. Her mother seems to have been profoundly shaken by this loss and in the following years her mental state became increasingly unstable, culminating in a series of visions that told her to place her daughter in the nearby convent. Although Désirée felt no calling to the sisterhood, her mother insisted, and the young woman entered the Couvent du Sacré-Cœur as an orphan on July 27, 1846. After six years of religious instruction, in 1853, she took the veil.

Twenty years later, when she renounced her vows, shock and gossip soon spread through the village where she had grown up. After all, she was a defrocked nun, and an old maid who was forty-three years old. Some villagers said she had left to get married; other said she had gone mad; some said she was sick and still others maintained that she had been expelled because of her “high-minded” ideas. People whispered about her clandestine and unauthorized flight and there was vague talk about $40,000. that had supposedly been offered by the Mother Superior for mysterious but undefined reasons. Désirée was profoundly hurt by the hostility she encountered in Grande Pointe. Censured on all sides she struggled to justify herself to those who assailed her with innuendo and gossip. She took refuge in her Veillées and poured her soul into them, creating a moving psychological portrait of a single woman, struggling within the immensity of a rural, isolated, and profoundly patriarchal Louisiana.

ISBN: 978-09793230-4-1.

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